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Peter Gabriel et Sting: Doubler le plaisir

Photo: Josie Desmarais/Métro

Peter Gabriel et Sting ont foulé la scène du Centre Bell, mardi soir, dans le cadre de leur tournée commune Rock Paper Scissors.

Le risque avec une tournée commune, c’est qu’on finisse par s’ennuyer pendant la moitié du spectacle parce qu’un seul des artistes nous intéresse.

Pas de ça avec Sting et Peter Gabriel : dès le début, quand les percussions intenses de Rythm of the Heat ont succédé auc riffs de If I Ever Lose My Faith In You, jusqu’aux Every Breath You Take et Sledgehammer du rappel, les ex-leaders de Genesis et de The Police ont servi succès après succès au public, alternant fluidement entre le répertoire de l’un et de l’autre, s’accompagnant ou s’échangeant des pièces (Sting s’est par exemple approprié le Shock the Monkey de Gabriel, ce dernier a interprété If You Love Somebody Set Them Free, et les deux ont chanté Solsbury Hill ensemble), partageant la scène avec un plaisir manifeste.

«Quand j’ai su que je serais à ses côtés tous les soirs, je me suis dit… Merde. Il faut que je me remette au tapis de yoga», a lancé Gabriel en français au sujet de son svelte compagnon de scène, avant d’ajouter que de toute façon, tout le monde les confond parce qu’ils sont des «jumeaux tantriques». «Tu parles [sic] la vérité, mon ami!» a rétorqué Sting, lui aussi dans la langue de Molière, qu’ils ont utilisée tout au long de la soirée pour s’adresser au public. La complicité était palpable et visiblement pas feinte.

Au total, le théâtral Peter Gabriel, qui n’a pas perdu son goût pour la mise en scène et les pas de danse, et l’énergique Sting, rockstar sur qui le temps semble n’avoir aucun effet, ont offert près d’une trentaine de chansons aux 16 460 spectateurs réunis au Centre Bell. Ceux-ci ont acclamé l’interprétation de Sting d’une partie de Dancing with the Moonlit Knight, de Genesis, et l’enthousiasme n’a pas diminué quand il a enchaîné avec Message in a Bottle, de The Police. Et tout le monde était debout quand les deux comparses ont servi coup sur coup en fin de parcours les Big Time, Englishman in New York, Solsbury Hill, Every Little Thing She Does Is Magic, sans oublier Roxanne, au milieu de laquelle l’ex-leader de The Police a intégré une partie d’Ain’t No Sunshine When She’s Gone de Bill Withers. Les deux amis se faisaient plaisir et nous faisaient plaisir.

Les deux bêtes de scène britanniques étaient entourées de six musiciens chacun, les «rouges» de Gabriel et les «bleus» de Sting, des artistes époustouflants qui ont même volé la vedette à quelques reprises. Le violoniste de «l’équipe» de Sting, Peter Tickell, a entre autres offert un solo incroyable, perché au bout de la scène.Ça faisait beaucoup de monde sur la scène, et ça sonnait comme une tonne de brique.

Chose certaine, à cette partie de «roche papier ciseaux», c’est le public qui est sorti gagnant.

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