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Épargner quand 
on est à son compte

African American woman calculating her bills. Photo: Getty Images/iStockphoto
Jean-François Venne - www.lesaffaires.com

Pour établir une solide stratégie d’épargne-retraite, un travailleur indépendant doit faire des choix cruciaux entre plusieurs options. Il doit donc se poser les bonnes questions et surtout y apporter les bonnes réponses.

Quand commencer?
Tôt! «La plus grave erreur qu’un travailleur autonome puisse faire est de ne pas établir de stratégie d’épargne-retraite dès qu’il se lance à son compte, prévient Maud Salomon, conseillère en sécurité financière attachée à Mica Capital. Il doit commencer tôt et épargner plus.» Combien de plus? On entend souvent dire qu’un salarié devrait investir 10% de son salaire annuel net dans sa retraite. Maud Salomon croit qu’un travailleur autonome a intérêt à viser plus haut, jusqu’à 25% après impôt.

La planificatrice financière et fiscaliste Josée Jeffrey, de Focus Retraite et Fiscalité, s’est livrée à un calcul rapide pour examiner la situation d’un travailleur de 35 ans dont le revenu net en 2014 serait de 52 500$ et qui souhaiterait disposer d’un revenu brut de 63 991$ à sa retraite, qu’il prendra à 65 ans. Les régimes publics québécois et canadiens lui procureront 36 230$. Pour combler la différence, il devra investir annuellement au moins 15% de son revenu net d’entreprise, et espérer que le rendement ne chutera pas au-dessous de 4%.

Cotiser ou non
à la RRQ?
Les salariés et ceux qui déclarent un revenu d’entreprise doivent cotiser à la Régie de rentes du Québec (RRQ). En retour, ils auront droit à une rente viagère indexée à leur retraite. En 2011, 256 000 travailleurs indépendants, soit 7% des cotisants, contribuaient à ce régime. «Cotiser coûte toutefois plus cher au travailleur autonome, puisqu’il doit aussi verser la part de l’employeur», rappelle Pierre Turgeon, porte-parole de la RRQ. La part de l’employeur est toutefois déductible du revenu imposable au provincial et au fédéral. Le fédéral accorde aussi un crédit d’impôt non remboursable calculé à partir de la «part de l’employé» de la cotisation.

Si vous avez incorporé vos activités et que vous vous versez des dividendes plutôt qu’un salaire, vous n’avez pas à cotiser à la RRQ. Bonne idée? Pas nécessairement. Mathieu Huot, fiscaliste et planificateur financier à la Financière des professionnels, suggère de se verser en salaire au moins le montant qui donne droit à la cotisation maximale à la RRQ, de manière à s’assurer d’obtenir la rente.

REER ou RRI?
Un travailleur incorporé qui gagne plus de 75 000$ par an peut mettre sur pied un Régime de retraite individuel (RRI). Il s’agit d’un régime de pension à prestations déterminées dont les cotisations sont déductibles d’impôt. Le plafond de cotisation y est plus élevé que dans un REER. Il s’agit toutefois d’un régime complexe, qui exige l’intervention d’un actuaire, ce qui occasionne des frais.

Nathalie Bachand, actuaire et planificatrice financière chez Bachand Lafleur, groupe-conseil, cite l’exemple d’un actionnaire de société de 50 ans qui se verserait un salaire permettant de maximiser ses REER chaque année. S’il mettait en place un RRI, ses cotisations maximales déductibles d’impôt seraient beaucoup plus élevées que dans un REER. Contrairement aux contributions permises au REER, les cotisations permises au RRI augmentent en fonction de l’âge du participant. En règle générale, c’est vers 
40 ans que les deux lignes se croisent. Ensuite, le RRI devient plus intéressant. C’est donc une bonne idée de favoriser le REER en début de carrière, puis de passer au RRI vers 
40 ou 45 ans.

Cotisations maximales en 2016

  • REER: 18% du salaire
(cotisation maximale: 
25 370$)
  • RRI: 22,95% du salaire
(cotisation maximale:
 34 128$)

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