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Hortithérapie, ou les bienfaits du jardinage

Photo: Jonathan Kemper/Unsplash

Utile pour canaliser nos émotions ou calmer nos appréhensions, le jardinage semble avoir gagné en popularité depuis le début de la pandémie. Ses bienfaits pour la santé mentale y sont peut-être pour quelque chose.

«Quand on a les deux mains dans la terre, on ne les pas sur notre cellulaire», témoigne Guillaume Duranceau-Thibert, animateur, auteur et co-propriétaire des Jardins de Louise. Il constate depuis un an que les gens ont envie d’améliorer leur environnement en plantant des fleurs, des fines herbes ou des légumes dans leur jardin ou sur leur balcon. Déjà très fort au printemps dernier, cet engouement ne semble pas faiblir.

«Notre jardinerie a rouvert ses portes le 6 mai l’an dernier comme tous les services essentiels. Ça a été tout de suite la folie. Nos ventes en ligne ont explosé et ça continue de plus belle ce printemps. Les gens ont envie de planter des légumes et des fines herbes pour se faire de belles salades. Tout ce qui est comestible a particulièrement la cote. Planter est aussi une manière d’améliorer son espace de vie et c’est exactement ce que les gens recherchent actuellement.»

Fusion des mots horticulture et thérapie, l’hortithérapie s’intéresse à l’action bénéfique du jardinage sur la santé physique et mentale. Reposant sur la recherche scientifique, cette discipline décrit les vertus du jardinage.

L’hortithérapie ne remplace pas un traitement ni un suivi médical sérieux, mais elle peut permettre de réactiver des fonctions sensorielles endormies. Humer le parfum d’un bouquet de fines herbes fraîchement coupées, voir les fleurs éclore, écouter le bruissement des feuilles dans les arbres, tous ces petits bonheurs nous stimulent.

Serres thérapeutiques

Les jardins thérapeutiques se développent aujourd’hui dans les maisons de retraite pour aider à atténuer les effets de certaines maladies dégénératives telles que la sclérose en plaques, l’Alzheimer ou de Parkinson. Des hôpitaux y ont aussi recours pour aider des patients souffrant de cancer ou d’autres maladies graves.

À Montréal, l’Institut universitaire en santé mental Douglas a été un précurseur de l’hortithérapie, installant ses premières serres à des fins thérapeutiques dès 1984. Par la suite, l’Institut a développé une grande variété d’activités horticoles qui lui permettent d’accompagner ses patients à la fois sur les plans physique, social, intellectuel et émotionnel.

Aujourd’hui, le volet hortithérapie est géré par le Service de réadaptation psychosociale et de soutien communautaire dont le rôle est d’aider au rétablissement des personnes présentant des problèmes psychiatriques graves.

Les patients ont accès aux serres au moins une fois par semaine. Selon leurs capacités mentales et physiques, ils participent à toutes les tâches utiles à la croissance des plantes, des semis aux récoltes, en passant par le rempotage et l’arrosage.

En fait, l’hortithérapie est utile partout où les gens vivent dans un environnement médicalisé ou confiné. Les plantes ont un effet incontestable sur les fonctions cognitives –l’attention et la concentration –, de même que sur le stress.

Histoire

L’hortithérapie a été imaginée dans les années 1970 par un groupe de thérapeutes et de chercheurs américains, le Council for Therapy and Rehabilitation through Horticulture(ou Conseil pour la thérapie et la réadaptation par l’horticulture).

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