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Les handicaps invisibles : mal perçus, mal compris? 

Le handicap invisible est un concept complexe, puisqu’il peut s’appliquer à un éventail très large d’expériences. Photo:

Cherchez « personne handicapée » dans la barre de recherche Google Images et vous ne trouverez que des photos de personnes en fauteuil roulant. Or, en réalité, seulement 2 % des personnes en situation de handicap sont en fauteuil roulant. À l’opposé, 80 % des handicaps sont invisibles, c’est-à-dire non détectables s’ils ne sont pas mentionnés par la personne concernée. 

À l’occasion de la Semaine québécoise des personnes handicapées qui se déroule chaque année du 1er au 7 juin, Métro s’est intéressé à la question du tourisme accessible ainsi qu’aux handicaps invisibles. 

Le handicap invisible est un concept complexe, puisqu’il peut s’appliquer à un éventail très large d’expériences. Douleurs chroniques, maladies invalidantes, déficiences auditives ou visuelles, troubles cognitifs ou de santé mentale : voilà autant d’exemples de handicaps invisibles.  

Maude Massicotte, directrice générale de l’organisme DéfPhys Sans Limite, fait valoir qu’il peut être difficile de définir ce qu’est un handicap invisible. De manière générale, il s’agit d’un trouble qui fait qu’une personne « ne va pas pouvoir suivre le rythme imposé par la société », dit Maria Fernanda Arentsen, professeure et autrice de nombreux travaux sur l’exclusion et le handicap. 

Et ce n’est pas seulement le fait d’être en fauteuil roulant qui crée une incapacité à vivre comme les autres et qui affecte les activités courantes. 

Ne pas être reconnu  

Le plus grand défi pour une personne vivant avec un handicap invisible est qu’on ne lui reconnaît pas ce handicap, puisqu’on ne le voit pas, explique Maude Massicotte. 

« Si une personne demande un accommodement, mais que l’autre personne devant elle juge que ce n’est pas justifié, ça peut être frustrant. » 

Les handicaps invisibles font « que les gens sont toujours en train de se justifier, de s’expliquer, que ce soit dans le cadre de leur travail, de leurs études ou même dans un avion, par exemple », ajoute Maria Fernanda Arentsen. 

L’experte évoque une situation qui revient souvent. Une personne marche vers sa voiture stationnée dans la section handicapée avec sa vignette. Les gens autour vont l’interpeller en lui disant qu’elle n’a pas à se stationner là, qu’elle n’en a (apparemment) pas besoin. 

L’indulgence et la sympathie prennent le bord, ce qui peut affecter la santé mentale de la personne qui souffre. 

L’expérience du dévoilement est aussi éprouvante, ajoute la professeure. La personne doit encore et encore révéler son handicap et chaque fois potentiellement s’exposer au jugement, puisque le handicap est encore stigmatisé. « La personne va toujours se questionner sur la pertinence de se dévoiler ou non, en raison du risque de perdre des opportunités. » 

Comment aider 

Pour aider les personnes en situation de handicap invisible, « il faut avoir l’instinct d’être courtois et de poser des questions », croit Maude Massicotte.  

Par exemple, elle suggère à des organisateurs d’événements d’inviter les gens à le mentionner s’ils ont un besoin spécifique, et ce, avant que soit demandé un accommodement. On manifeste ainsi une ouverture aux personnes, lesquelles seront alors plus à l’aise d’exprimer leurs besoins.  

« On est tellement exposé à toujours devoir demander. Souvent, ça vient avec de la honte, de la gêne, un sentiment de déranger. On voudrait juste pouvoir avoir ce dont on a besoin sans avoir à demander », témoigne-t-elle. 

L’Enquête canadienne sur l’incapacité de 2017 révèle que plus d’un million de personnes au Québec ont une incapacité, ce qui représente 16 % de la population québécoise de 15 ans et plus. 

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