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Trois quartiers branchés de Miami

Alain Legault - Guides de voyage Ulysse

Architecture fantaisiste, plages sablonneuses et vie nocturne effervescente : Miami brille par son caractère cosmopolite et son côté extravagant. Difficile de croire que dans les années 1980 s’y trouvait une ville interlope fourmillant d’individus à la mine patibulaire prêts à braquer des banques ou à tirer à bout portant sur les tou­ristes. À cette époque étrangement lointaine, Miami était également l’une des villes américaines où la population était la plus âgée des États-Unis.

Il va sans dire que ces images sont désormais des clichés qui font partie d’un chapitre clos de l’histoire de Miami. Vous serez sans doute très surpris en débarquant aujourd’hui à Miami de découvrir une ville pimpante et très animée offrant quantité d’attraits aussi surprenants qu’inattendus. Eh non, ses curiosités ne se trouvent pas que sur ses plages! Voici trois quartiers effervescents qui vous en mettront plein la vue!

South Beach

South Beach, ou, si vous préférez, SoBe, forme la partie méridionale de Miami Beach, ville distincte de Miami qui s’étire sur une longue île-barrière. Plusieurs causeways (chaussées) relient le continent à Miami Beach, notamment le MacArthur Causeway, qui donne directement accès à South Beach après avoir traversé le port de Miami, où sont amarrés les immenses paquebots de croisière.

Au départ de Miami, quelque trois millions de passagers par année prennent part à des croisières qui les mèneront dans les Caraïbes, ce qui  fait du port de cette ville le plus important port de croisières au monde.

South Beach constitue aujourd’hui «la» place pour danser, bronzer, manger, boire, parader, regarder les autres et laisser tomber ses inhibitions. De nombreux hôtels sont restaurés dans le respect de leur architecture d’origine, des restaurants chics s’érigent çà et là, l’industrie du cinéma et de la télévision fait les yeux doux à South Beach afin de se l’approprier comme lieu de tournage, les magazines de mode y délèguent leurs meilleurs photographes pour faire des clichés qui embelliront leurs pages, les touristes flânent plus que jamais sur la plage, et finalement les commerces qui la bordent sont florissants. De plus, South Beach s’enorgueillit d’abriter la plus grande concentration d’immeubles Art déco de la planète.

Design District
Le Design District est l’un des nouveaux quartiers de Miami dont la cote ne cesse de monter. Il est délimi­té au sud par NE 36th Street, au nord par NE 41st Street, à l’ouest par North Miami Avenue et à l’est par Biscayne Boulevard (US 1).

Cet ancien quartier populai­re, qui abritait de nombreux entrepôts et des logements bon marché, se transforme progres­sivement grâce à l’engouement fulgurant provoqué par la foire annuelle Art Basel Miami Beach, qui attire chaque année le fleuron du design international et une poignée de designers atypiques qui ne demandent qu’à se faire connaître.

Le Design District renferme aussi nombre de galeries d’art, des immeubles résidentiels chics, quelques restos et des boîtes de nuit à la mode. À moins d’être un aficionado de boutiques et de galeries d’art très pointues, quel­ques heures à peine suffisent pour en faire le tour.

L’un de ses attraits principaux, The Living Room, se trouve à l’intersection de NW 40th Street et de North Miami Avenue. Comme son nom l’indique, cette pièce d’art moderne est un salon ouvert avec des murs de papier peint pastel de 30 m de hauteur qui protègent un canapé rouge surdimensionné.

Celui-ci est flanqué de deux lampadaires qui s’allument une fois la nuit tombée. L’Å“uvre est signée par un couple d’Argentins, l’architecte Roberto Behar et la peintre Rosario Marquardt. Hélas, cette Å“uvre d’art est clôturée, et ses murs extérieurs sont souvent zébrés de graffitis. miamidesigndistrict.net

Coconut Grove
Coconut Grove a vu le jour bien avant que Miami ne défraie les chroniques de la mode. Vers la fin du XIXe siècle, on y trouvait déjà un petit bourg peuplé de Bahamiens, de chasseurs d’épaves et de marins en herbe qui sillonnaient les eaux à la recherche de trésors oubliés.

Dans les années 1920 et 1930, Coconut Grove est adopté par des écrivains qui griffonnent des idées dans leur calepin, des artistes rêveurs et des intellectuels distraits. Au cours des années 1960 et 1970, ceux-ci sont remplacés par des gens aux allures plutôt bohèmes de l’ère du flower power, qui font à leur tour place aux yuppies et aux gens riches et célèbres qui habitent désormais ce quartier.

Aujourd’hui, Coconut Grove, également appelé The Grove, ressemble un peu à une sorte de Greenwich Village du sud, avec ses rues où les piétons déambulent sans craindre l’automobile, ses cafés en plein air et ses boutiques hétéroclites où l’on peut dénicher des objets insolites. Certaines rues sont même illuminées par des réverbères à gaz. Au cÅ“ur de Coconut Grove se trouvent deux complexes commerciaux rivalisant pour le titre de prototype du centre commercial du futur : CocoWalk et The Streets of Mayfair.

La vie nocturne à Miami
Miami offre à ses visiteurs mille et une possibilités de se divertir, la plupart des établissements pour ce faire étant concentrés à South Beach. Ce quartier, même s’il est beaucoup plus petit que Manhattan, est au cÅ“ur de la vie nocturne de Miami Beach et rivalise à bien des égards avec le borough de la Big Apple pour le titre de City that never sleeps. En effet, il se dégage de South Beach une atmosphère pimpante qui attire une foule tous azimuts, laquelle aime extérioriser sa joie de vivre et la manifester spontanément dans la rue, dans un bar ou une boîte de nuit,
en une sorte de farandole populaire.

Les nombreux bars et boîtes de nuit sauront y satisfaire les oiseaux de nuit. Il n’est pas rare que les soirées s’étirent jusqu’aux petites heures du matin. La musique latino-américaine occupe sans nul doute une place de choix à Miami, mais on peut aussi assister à d’excellents spectacles de jazz.

Les fervents partisans de sports seront aussi comblés, car, en plus des nombreux bars sportifs dotés d’antennes paraboliques qui captent tous les matchs d’envergure, on peut visionner, selon la saison, des parties d’équipes professionnelles de baseball, de football, de hockey, de basket-ball et de pelote basque (jai-alai). Les amateurs de manifestations culturelles ne sont pas en reste, car, plusieurs fois dans l’année, des spectacles de danse, de théâtre, de musique classique ou d’opéra de qualité sont offerts.

Manger à Miami : audace et variété
Les restaurants de Miami n’ont absolument rien à envier à ceux des autres grandes villes nord-américaines ou européennes. Grâce au climat tropical qui règne en Floride, à la proximité de la mer et à l’arrivée massive d’immigrants de diverses origines ethniques, les menus affichés par beaucoup d’établissements de cette ville cosmopolite s’inspirent de traditions culturelles et culinaires extrêmement variées, ce qui permet à bon nombre de leurs chefs de mitonner toutes sortes de combinaisons de plats du monde entier, en rejetant bien des a priori et sans se laisser rebuter par certaines incohérences.

Cette approche particulière suscite bien des audaces culinaires et produit à la longue de nombreuses et surprenantes créations. Toutefois, en dépit de leur variété et de leur subtilité, les menus des restaurants de Miami sont fortement influencés par la quantité phénoménale de poissons et de crustacés qui folâtrent dans les eaux chaudes et particulièrement poissonneuses de la partie de l’océan Atlantique qui baigne la région. Parmi les spécialités de la région, mentionnons le crabe de roche (servi uniquement de la mi-octobre à la mi-mai) et les queues d’alligator.

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