Les traiteurs et les pâtissiers se préparent à un Noël déconfiné
Pour Noël, il sera possible de se rassembler pour festoyer. Une bonne nouvelle pour les traiteurs et pâtissiers du Plateau-Mont-Royal qui continuent de s’adapter inlassablement à la crise sanitaire.
Chez Madame Dibou les gâteaux, on s’attendait à ce que le gouvernement Legault desserre la vis pour Noël.
Toutefois, même si l’on pourra se rassembler, les traditionnelles bûches et tourtières à la dinde de Noël auront un tout autre aspect, pandémie et limitation de contacts obligent.
«On espérait pas autrement. Dès le 1er novembre, on a annoncé que l’on allait produire particulièrement des gâteaux de six à huit portions», explique Marie-Michèle Dion-Bouchard, la propriétaire. La pâtisserie propose aussi des mets sucrés en portions individuelles et compte créer des paniers garnis.
«L’avantage avec les gâteaux individuels, en plus de limiter les contacts, c’est que les gens peuvent faire des petites surprises à ceux qu’ils ne peuvent pas voir en les déposant devant la porte», note Mme Dion-Bouchard.
Même plan de match chez Fous desserts. La co-propriétaire, Carolle De Boivilliers, a aussi adapté la taille de ses produits et s’attend à ce que les commandes en ligne explosent, à l’image de ce que la pâtisserie a vécu à la période de Pâques.
Côté salé, le traiteur Par Cemé opte aussi pour des boîtes repas individuelles. «On en avait déjà proposé pour l’Action de grâce, et on avait eu une bonne réponse, alors on va réitérer», annonce Richard Cemé. Il explique par ailleurs ne pas être si sollicité que cela pendant les Fêtes, même si cela ne l’a pas empêché de se tenir prêt, «si des gens ne souhaitent pas faire à manger, je suis là!».
Paniers cadeaux
L’équipe du traiteur Gauthier adopte une autre stratégie.
Le gouvernement Legault a annoncé l’annulation pure et simple des party de Noël. Cela, les entreprises montréalaises l’avaient déjà anticipé, car chez ce traiteur, les commandes de paniers cadeaux à livrer aux employés pleuvent.
«C’est la folie, on se transforme en local d’Amazon», plaisante Daniel Belley.
«Pour Noël, en général, nous avons peu de demandes de particuliers, ce sont plutôt des entreprises qui font appel à nous pour des cocktails dînatoires, alors on a changé notre réalité», explique-t-il.
Malgré toute cette adaptation, les finances de plusieurs de ces établissements ne sont pas au beau fixe.
M. Belley, ne le cache pas, «cette année, c’est un peu moins lucratif».
Les caisses se maintiennent aussi pour Mme Dion-Bouchard, mais cet hiver, ses produits ne se retrouveront pas sur les étals des marchés de Noël. Une perte non négligeable pour cette entreprise qui explique faire plus de la moitié de son chiffre d’affaires mensuel rien qu’avec les marchés de Noël.
Les fêtes de fin d’année pourraient apporter un peu de répit financier pour ces établissements. Pour sa part, Mme De Boisvilliers mise sur une reprise après le creux de l’été.