Les commerçants pointeliers sont inquiets, mais s’organisent
Épidémie de coronavirus oblige, certains commerçants pointeliers ont dû fermer leurs portes, d’autres adaptent leurs horaires et leurs services. Manque de clientèle, peur de la propagation, autant de raisons qui les ont poussés à baisser le rideau temporairement. Cela serait peut-être passé, si seulement le commerce local ne souffrait pas déjà.
«L’impact de ce coronavirus a été très rapide, je vois plusieurs commerces fermés dans la rue», témoigne Joanne Paiement, présidente de l’Association des commerçants et professionnels du Vieux-Pointe-aux-Trembles. Elle-même a choisi d’adapter ses horaires, «faute de clientèle et pour contrer la propagation du virus».
Mme Paiement est inquiète quant au manque à gagner pour les commerçants, car pas d’activité, pas de revenus pour ces travailleurs-là.
Chez Costa sport, le propriétaire reste sur le qui-vive, car «on a peu de clients, d’habitude on vend bien des équipements de ski, mais le ski n’est plus possible. Le vélo aurait dû commencer, mais c’est très calme».
«On a adapté nos horaires, mais on ne veut pas fermer, il reste quand même des frais à payer ! Et rester ouvert ou fermé, revient au même», souligne-t-il.
Se serrer les coudes
En plus des mesures prises par les différents paliers de gouvernement, Joanne Paiement tente de trouver des solutions pour continuer de faire tourner les commerces.
«On pense peut-être à un service de livraison de nos produits », explique-t-elle. L’association tente également de faire front avec les commerces des rues Saint-Jean-Baptiste et Sherbrooke ainsi que du quartier de Rivière-des-Prairies, «en les contactant les uns après les autres». L’association a par ailleurs mis en place le mot dièse #PATJeTeSoutiens à utiliser sur les réseaux sociaux.
Caroline Bourgeois, mairesse de l’arrondissement de Rivière-des-Prairies – Pointe-aux-Trembles, assure que «notre priorité, c’est de soutenir les commerçants dans cette crise du coronavirus, et notre but, c’est de s’assurer qu’ils seront toujours là après la crise, qu’ils tiennent le coup ». C’est pour cela qu’elle affirme «travailler avec les commissaires au développement commercial et économique, les PME».
Le réseau PME Montréal-Est de l’île est aussi actif de son côté pour aiguiller les commerçants. Annie Bourgoin, la directrice générale admet « que de nombreux commerçants sont venus cogner à la porte » en quête d’informations. « On est comme une boussole pour leur permettre de connaître toutes les formes d’aides provinciales, fédérales et municipales », explique-t-elle. La structure se met aussi en mode « vigie pour aller repérer les besoins et les enjeux des PME ». Pour Mme Bourgoin, c’est une « situation difficile pour les entreprises, mais il faut déjà se mettre en mode solution ».
Jeudi 19 mars, la Ville de Montréal a présenté son plan d’attaque pour aider les commerces. Cela comprend entre autres le report du 2e versement du compte de taxes au 2 juillet 2020, et un moratoire de 6 mois par le réseau PME MTL, sur le capital et les intérêts d’un prêt dans le cadre du fonds PME MTL.
De son côté, le gouvernement québécois a annoncé que Revenu Québec harmonisera ses pratiques avec celles de l’Agence du revenu du Canada et reportera la date limite pour payer tout solde d’impôt après le 31 août. Pour les travailleurs autonomes qui ont cessé leurs activités, il est aussi possible de faire appel au Programme d’aide temporaire aux travailleurs. À condition de ne pas être indemnisés ailleurs. Cela représente une aide de 573$ chaque semaine pour 14 jours, voire plus longtemps selon les cas.
Aussi, un Plan d’intervention économique du Canada a été mis en place. Il représente plus de 500 milliards de dollars sous forme de crédit et de liquidité à l’intention des particuliers et des entreprises dans l’objectif de permettre la poursuite leurs activités.
Une ligne téléphonique d’information, le 514 394 1793, a aussi été mise en place à l’intention des PME pour répondre aux questions concernant les mesures de la Ville de Montréal et sur celles du fédéral et du provincial.