Projet de transformation d’une clinique en logements locatifs sur Bellechasse
La clinique Carpe Diem de la rue Bellechasse pourrait être transformée en 30 nouveaux logements, dont une partie serait destinée aux familles.
En plus de nécessiter un changement de zonage, le Comité logement Rosemont se questionne sur la réelle abordabilité de certaines de ces unités locatives. Des agrandissements sont prévus au projet, incluant l’ajout d’un troisième étage. De plus, la façade devra être conservée et mise en valeur.
La clinique de chirurgie esthétique cède sa place en raison notamment des récents aménagements sur la rue de Bellechasse qui ont réduit le nombre de stationnements. Des gens d’affaires ont d’ailleurs dénoncé les pistes cyclables dans une lettre envoyée à la mairesse de Montréal, Valérie Plante, en septembre.
La conversion de la clinique en logements locatifs sur Bellechasse «sera utile dans le secteur puisqu’il y a l’école Notre-Dame-du-Foyer ainsi que l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont à proximité», selon la codirectrice de Carpe Diem, Lucy Carvalho, aussi initiatrice du projet avec le Dr Charles Guertin.
Au moins six des logements auront trois chambres, mais rien n’oblige les propriétaires à sélectionner des locataires avec enfants.
«Ça pourrait être moi, seul, qui y habite, ça pourrait être un couple, avance l’organisateur communautaire du Comité logement Rosemont, Jean-Claude Laporte. On a beau dire qu’on construit des 5 et demi, s’il n’y a pas de familles qui habitent dedans, on n’est pas plus avancé.»
Dans le cas des logements sociaux, les coopératives ou organismes à but non lucratif (OBNL) se donnent des règles afin de s’assurer que les familles sont priorisées.
Toutefois, les propriétaires de la rue de Bellechasse ne prévoient aucun logement social. Ils ont plutôt choisi de verser une contribution financière au programme de stratégie locale d’inclusion de logements sociaux et abordables et de lutte à l’insalubrité de l’arrondissement de Rosemont−La Petite-Patrie pour de futures constructions.
Doutes
«Tous les logements seront construits avec des matériaux haut de gamme, mais demeureront abordables, en respect avec les loyers du secteur», explique Mme Carvalho.
Les règles actuelles ne permettent pas d’assurer que les nouvelles constructions offrent des loyers à prix modiques. De plus, les pertes de logements locatifs seraient particulièrement importantes dans l’arrondissement, selon M. Laporte.
«Pour tous les nouveaux appartements, le Tribunal administratif du logement n’a aucun droit de regard sur l’augmentation des loyers pendant cinq ans», explique-t-il.
Par exemple, un 4 et demi peut être loué à 960 $ par mois la première année, mais rien n’empêche le propriétaire de l’augmenter à 1500 $ l’année suivante.
«Le locataire ne pourra pas refuser la hausse, ajoute M. Laporte. C’est l’un des dangers avec le foutu logement dit abordable.»
D’ici la concrétisation du projet, l’arrondissement doit tenir une consultation publique par écrit. En cas d’opposition, un processus référendaire pourrait être enclenché. L’approbation finale n’aura donc pas lieu avant février 2021.
Construit en 1955 par la Commission des écoles catholiques de Montréal, le bâtiment hébergeait à l’origine les enseignantes religieuses dominicaines de l’école préscolaire et primaire Notre-Dame-du-Foyer, qui accueille actuellement environ 500 élèves.