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Le calme après la tempête au Centre d’hébergement de Saint-Laurent

Pierre Martel
Pierre Martel réside depuis six ans au Centre d’hébergement de Saint-Laurent. Photo: Métro Média/Laurent Lavoie

Les derniers mois ont été pour le moins ardus pour les résidents et les employés du Centre d’hébergement de Saint-Laurent. Maintenant qu’il est considéré comme froid, donc sans éclosion, depuis quelques semaines, la vie y reprend tranquillement son cours.

Pierre Martel réside depuis six ans au Centre d’hébergement de Saint-Laurent. Durant le début de la pandémie, il a été confiné dans une unité qui n’a recensé aucun cas de COVID-19.

Il y a quelques semaines, M. Martel a été le tout premier résident déconfiné et à pouvoir quitter temporairement l’établissement situé sur le boulevard de la Côte-Vertu. «Il était plus que temps, lance-t-il. Il fallait que je sorte dehors.»

Pendant quelques heures, il en a profité pour faire des emplettes dans une épicerie du coin.

Le bon moral est donc de retour au centre d’hébergement, assure la technicienne en loisirs, Nathalie Lalonde. «C’est du monde qui avait beaucoup d’énergie avant la COVID, dit-elle. [Les résidents] ont vraiment repris leur rythme, ils sont beaucoup mieux.»

Reprise

On ne compte plus de cas positifs depuis la mi-mai au CHSLD de Saint-Laurent, mais les procédures des autorités sanitaires prévoient qu’il faut 28 jours sans éclosion pour qu’un établissement soit officiellement considéré comme froid.

Le plan de déconfinement s’est donc poursuivi dans les dernières semaines. Les sorties individuelles ont graduellement été autorisées. Maintenant, elles sont organisées sous forme de bulle. Il s’agit de petits groupes au sein des unités. Par exemple, le 31 juillet, une activité de zoothérapie avec de petits chiens, des lapins et des oiseaux était offerte aux résidents.

«Les équipes ont travaillé très fort pour trouver l’affinité entre chacun. On se connaît, on se fait du fun, on jase ensemble […] Maris et femmes sont dans la même bulle», indique la coordonnatrice, Joanne Savard.

Le centre a par ailleurs recommencé à accueillir de nouveaux résidents. C’est le cas de Frances Woods, qui a récemment fêté ses 97 ans. Elle a dernièrement quitté l’hôpital pour des problèmes aux jambes.

«Ici, j’ai trouvé ce que je cherchais. J’ai les services dont j’avais besoin», souligne l’ancienne bibliothécaire.

Support

Étant parmi les résidences pour aînés les plus frappées par la pandémie dans la province, les Forces armées canadiennes (FAC) sont venues prêter main-forte au centre pendant un mois. «C’était le moment de la crise qui était plus marquant. On avait beaucoup d’employés et de résidents qui étaient malades», raconte Mme Savard.

À la fin de leur mandat, les FAC ont publié un rapport accablant sur la situation dans les résidences pour aînés. Au CHSLD de Saint-Laurent, un manque criant de personnel avait notamment été relevé, ce qui avait un impact direct sur le soutien des résidents.

«C’était comme ça partout», commente brièvement Mme Savard.

Il est prévu que des centaines de personnes de la Croix-Rouge viennent en remplacement aux militaires dans les CHSLD du Québec. Aucun ne viendra au Centre d’hébergement de Saint-Laurent, qui aurait en ce moment un surplus de personnel.

Bilan

  • 55 décès
  • Plus de 50% des résidents infectés
  • 35 militaires

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