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Les cabines d’avion connectées arrivent

Une bande d'ampoules DEL pourrait bientôt indiquer s'il reste de la place dans les compartiments à bagages des avions Airbus. Photo: Maxime Johnson

Des milliers de nouveaux capteurs équiperont les cabines des avions de demain pour simplifier la vie des passagers et du personnel.

L’Internet des objets a la cote. Ce concept à la mode pour qualifier les réseaux d’appareils connectés à l’Internet, que ce soit dans une maison moderne ou une ville intelligente, commence aussi à gagner en popularité dans le secteur de l’aviation. Il sera ainsi bientôt possible d’ajuster son siège avec son téléphone et d’apercevoir en un coup d’œil quel compartiment contient assez d’espace pour un bagage supplémentaire.

Ces capteurs, bancs et autres gadgets électroniques seront conçus par n’importe quel fabricant, et seront reliés à un nouveau genre de réseau à bord des avions. « Notre but est de développer une plateforme à laquelle pourront se connecter ces objets », explique le gestionnaire au marketing des cabines pour Airbus Geoffrey Oury, rencontré la semaine dernière à la conférence Airbus Innovation Days, où Métro était invité.

Dans un prototype de cabine, le gestionnaire montre quelques exemples d’objets imaginés par Airbus et ses partenaires pour les cabines qui pourraient bientôt équiper ses avions. Les plus intéressants sont une série de capteurs volumétriques placés dans le compartiment pour les bagages, qui mesurent l’espace libre disponible.

Une bande d’ampoules DEL sous les compartiments change alors de couleur pour montrer précisément où il reste de la place (vert), s’il y a déjà un sac (orange) ou si tout l’espace est occupé (rouge). Une compagnie aérienne pourrait aussi choisir de ne pas installer d’ampoules du genre, mais plutôt d’afficher l’information sur des tablettes ou téléphones intelligents, par exemple.

D’autres innovations pourraient aussi faciliter le travail de l’équipage. Dans le prototype de cabine au Airbus Innovation Days, tous les sièges sont ainsi dotés de capteurs pouvant noter si quelqu’un est assis, si la position de son siège est relevée, si sa ceinture est bouclée et plus. À l’atterrissage, l’équipage n’aurait ainsi qu’à vérifier sur une tablette qui n’est pas attaché plutôt que de faire le tour de l’avion à plusieurs reprises.

Des capteurs dans l’espace cuisine pourraient quant à eux être utilisés pour connaître avec précision la quantité de nourriture disponible. « Les passagers pourraient alors commander directement avec leur téléphone ou dans le système de divertissement », explique Geoffrey Oury.

Des ampoules DEL pourraient alors s’illuminer lorsqu’un aliment est commandé, afin d’indiquer au personnel où il se trouve. « On aurait également l’option de contrôler les équipements à distance, par exemple pour commencer une infusion de café », ajoute le gestionnaire.

Le potentiel du système est évidemment plus grand que les quelques exemples présentés ici. En créant une plateforme ouverte aux autres fabricants, Airbus espère que d’autres innovations s’imposeront, justement. Des usages auxquels ni le constructeur, ni les compagnies aériennes ont encore pensé.

Optimiser les performances
L’un des plus grands intérêts de ces capteurs n’est pas pour ceux à bord de l’avion, mais plutôt pour les compagnies aériennes elles-mêmes.

« Les compagnies ont des listes générales des aliments qu’ils ont à bord de leurs avions, mais si vous leur demandez combien de Coca-Cola ils ont servi sur un vol précis, ils ne le savent pas », explique Sébastien Koeck, responsable de projet pour les cabines connectées chez Airbus.

En intégrant les informations des capteurs au système d’analyse d’Airbus, les compagnies pourraient ainsi mieux gérer les aliments dont ils sont réellement besoin sur leurs routes ou encore connaître à l’avance dans quels vols les compartiments à bagages sont les plus susceptibles d’être pleins.

« La compagnie pourrait alors offrir à l’avance l’enregistrement gratuit des bagages, ce qui accélèrerait l’embarquement et réduirait les risques de retard », propose Sébastien Koeck.

« Le système pourrait aussi offrir un système de maintenance prédictif », ajoute Geoffrey Oury. Un capteur pourrait mesurer l’intégrité mécanique d’une pièce qui a tendance à briser souvent et un autre pourrait détecter lorsque la consommation électrique d’un appareil commence à varier, ce qui indique qu’un problème est à prévoir.

Airbus espère compléter sa plateforme pour 2020. Les compagnies aériennes pourront équiper leurs nouveaux avions de ces fonctionnalités s’ils le désirent, ou même les ajouter à leurs appareils existants. Il faudra probablement attendre 2021 avant que les premières cabines connectées entrent en fonction.

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