Visions d'avenir pour Saint-Laurent
Les cinq plans locaux de Saint-Laurent définiront la vision de l’arrondissement pour les prochaines années. Ils ont officiellement été lancés en présence d’une centaine de partenaires, jeudi.
«Il s’agit d’une démarche unique, fruit d’une réflexion qui s’est faite durant une période bouillonnante, avec le 375e de Montréal, le Complexe sportif et de nombreux projets», a souligné la directrice d’arrondissement, Manon Bernard, félicitant ses équipes.
Les ponts sont multiples entre les différents plans et ont nécessité un travail commun pour éviter les réalisations en silo. Certains projets s’inscrivent donc autant dans le développement social, que l’environnement et les transports, par exemple.
«C’est ambitieux, ces plans vont permettre une trame commune et placent la barre haute. Je trouve qu’ils cernent bien les besoins de la communauté», a commenté Guy Déziel, le directeur de VertCité, un organisme qui est impliqué dans chacun des volets.
Les différentes actions devraient voir le jour au cours des trois à quatre prochaines années, de façon progressive.
Développement social
Cette démarche de co-construction vise à accompagner les résidents dans les étapes de leur vie, notamment lorsqu’ils connaissent des difficultés.
«Nous voulons que les Laurentiens puissent avoir une belle qualité de vie pour travailler, jouer, étudier dans l’arrondissement», soutient le chef de division, Loisirs et développement social, Éric Lagacé.
L’un des objectifs du plan est de développer l’agriculture urbaine, autant pour ses avantages en matière de biodiversité que pour sa contribution à la saine alimentation et à la socialisation.
«La réglementation sera adaptée. Les potagers sont déjà permis devant les industries et leur autorisation est à l’étude pour les zones résidentielles, dans les cours avant des habitations multifamiliales», ajoute-t-il.
Trois nouveaux jardins communautaires universellement accessibles entreront également en service dès la saison prochaine. Des initiatives, comme les Serres du Dos Blanc et le toit-potager du IGA Duchemin, seront par ailleurs encouragées.
Un axe particulier concerne l’habitation, afin de réduire l’insalubrité et de créer davantage de logements abordables. L’administration vise notamment à développer une stratégie pour inciter les promoteurs à la construction de logements pour les familles nombreuses.
Déplacements
En 2009, Saint-Laurent a été le premier arrondissement à réaliser un Plan local de déplacements pour son territoire. Pour cette deuxième version, l’administration a pour objectif de créer un environnement urbain sécuritaire et sain à échelle humaine, tout en stimulant la croissance économique des pôles d’emploi.
«Nous avons déjà plus de 10 km de voies réservées pour les vélos et souhaitons continuer d’en créer, notamment sur Thimens, Côte-Vertu et Cavendish», indique le chef de section, Développement du territoire, Pooya Rafiee.
Si l’administration laurentienne a moins de contrôle sur les autoroutes, elle veut également voir s’y développer des voies pour autobus, sur l’A13 et l’A520, par exemple.
Des pôles de mobilité sont aussi au programme, afin de réunir transports en commun, vélos en libre-service, taxis et véhicules d’autopartage dans les mêmes lieux.
«Nous espérons que la zone Automobile de Communauto sera implantée en 2018. Il y avait des restrictions de stationnement à réviser avant», ajoute M. Rafiee.
Pour les piétons, un plan directeur spécifique sera établi afin de réaménager des intersections, d’installer des afficheurs de vitesse et de réaliser des campagnes de sensibilisation.
Culture
Un tout nouveau virage est pris pour la culture, qui était auparavant intégrée au plan de développement durable. Après avoir réalisé un diagnostic culturel, l’administration souhaite consolider son offre actuelle et, surtout, encourager les initiatives de la communauté.
«Nous voulons susciter une vitalité culturelle, alors que 86 % de notre offre vient de l’arrondissement. Nous souhaitons notamment nous inspirer de ce que fait le Conseil des arts de Toronto dans le quartier de North York, qui a beaucoup de similitudes avec Saint-Laurent», précise la chef de division, Culture et bibliothèques, Andrée Tremblay.
Des ambassadeurs citoyens pourraient être appelés à participer à ce développement et une ruche d’art devrait voir le jour à la bibliothèque du Vieux Saint-Laurent. La question du financement est cependant cruciale pour les acteurs du milieu culturel comme le directeur du Musée des maîtres et artisans du Québec, Pierre Wilson.
«Il y aurait moyen d’aller chercher du financement pérenne en créant une fondation pour la culture à Saint-Laurent, qui rassemblerait alors beaucoup d’entreprises», indique M. Wilson.
L’arrondissement souhaite également transformer un véhicule usagé en lieu de diffusion, afin d’y amener des projections et un laboratoire créatif partout dans Saint-Laurent, sur le modèle du Wapikoni mobile.
De nouvelles murales vont voir le jour entre les deux stations de métro, ce qui constitue un avantage pour le commerce local, selon Mme Tremblay. La création du festival «Au bout de la ligne» orange pourrait également être au programme, afin d’amener les Montréalais dans le quartier.
Développement durable
Dans la lignée de celui de 2011, le plan vise à consolider la position de Saint-Laurent en développement durable et favoriser la participation citoyenne.
Afin de continuer sur cette lancée, la construction et la rénovation de bâtiments durables répondant à une certification environnementale seront privilégiées.
«Nous pourrions même l’étendre aux chalets de parc», précise le conseiller en planification, Division de l’environnement et de la protection du territoire, Stéphane Boutin.
Quelque 30 000 arbres devraient être plantés d’ici 2020. Les aménagements favorables à la biodiversité seront quant à eux encouragés, comme ceux favorisant les papillons monarque.
La transition vers une économie verte, circulaire et responsable sera favorisée en faisant la promotion des bonnes pratiques auprès des partenaires, par exemple.
Réduction des gaz à effet de serre
Si la réduction des gaz à effet de serre (GES) s’inscrit dans le développement durable, Saint-Laurent a comme objectif clair de réduire son empreinte environnementale. Ainsi, il a été le premier arrondissement à réaliser un inventaire local de ses émissions de GES. Une réduction de 25 % est visée.
Plusieurs mesures concrètes verront le jour, comme une subvention pour l’achat d’une tondeuse à gazon électrique plutôt qu’à carburant.
«Nous devons aussi sensibiliser les jeunes. Les camps de jour zéro déchet, où ils apprennent les principes du recyclage, du compostage et de la réduction à la source, seront pleinement implantés», précise M. Boutin.
Des conférences sur les changements climatiques et le mode de vie zéro déchet seront également offertes. La prochaine sera le 24 octobre avec Julie Gagné, auteure du blogue Jule – écolo imparfaite.
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