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«Bulletin spatial»: Pierre-Yves Lord, la tête dans le cosmos

L’animateur Pierre-Yves Lord convie le public aux confins de l’univers avec la nouvelle série documentaire « Bulletin spatial », qui décolle ce lundi soir sur ICI Explora. Photo: Radio-Canada

C’est des étoiles plein les yeux que Pierre-Yves Lord convie le public aux confins de l’univers. Celui que l’espace fascine depuis la tendre enfance pilote la nouvelle série documentaire Bulletin spatial, qui décolle ce soir sur ICI Explora. 

Une série « faite avec sérieux, mais qui ne se prend pas au sérieux », indique aux médias l’animateur qui connaît une faste année. 

Durant six épisodes d’une demi-heure, l’« enfant de la navette spatiale », tel que se décrit Pierre-Yves, revisite sur un ton ludique des moments charnières de l’exploration spatiale, dont « on ressent tous les bénéfices » au quotidien, du velcro à la miniaturisation des caméras, en passant par l’indispensable GPS.  

« Je sais même plus comment aller au dépanneur sans Waze », pouffe celui qui reviendra à la barre du jeu-questionnaire 100 génies l’automne prochain.  

Dans Bulletin spatial, Pierre-Yves Lord adopte un ton ludique et s’amuse notamment à personnifier un lecteur de bulletin de nouvelles issu tout droit des années 1960, typique veston carreauté et lunettes surdimensionnées rétro à l’appui.

Paroles d’astrophysicien.ne.s 

Au programme du rendez-vous cosmique : l’exploration de la Lune et de la planète Mars, l’odyssée des sondes Voyager, l’histoire des télescopes, le rêve (possible) d’habiter l’espace ainsi que le deuxième âge spatial. 

Pierre-Yves explore ces sujets avec une pléiade d’astrophysicien.ne.s, dont Robert Lamontagne, et autres scientifiques, y compris l’ingénieure en aérospatiale Farah Alibay, l’astronaute David Saint-Jacques et la physicienne Stéphanie Jolicœur. 

N’ayez crainte, leurs explications ne sont guère arides; au contraire, Pierre-Yves a rencontré des spécialistes ravi.e.s de transmettre de façon limpide leur savoir (et leur passion, il va sans dire). Si les thèmes abordés semblent nichés, il assure que l’émission plaira tant à des téléspectateur.trice.s néophytes qu’à un public féru des différentes missions Apollo.  

« J’espère que mes parents vont aimer Bulletin spatial, que des étudiants en génie vont triper, que des jeunes voudront être les prochains David Saint-Jacques », illustre le mordu du cosmos, qui sera aux commandes à l’automne d’une nouvelle émission de variétés consacrée à la musique, Plaisir plaza, à Télé-Québec. 

« Pour moi, ce n’est pas niché de se demander dans quel genre de système solaire on vit, si des astéroïdes foncent sur nous, ce que ça implique d’envoyer des humains sur Mars », fait remarquer l’animateur du prochain Gala des prix Gémeaux

Idées de grandeur 

Face à la vastitude de la matière astronomique, sélectionner les sujets à décrypter a constitué un grand défi, convient Pierre-Yves Lord, pour qui l’espace constitue « une source inépuisable de questionnements, de curiosité ». « On a fait un bon travail pour aller chercher des thèmes assez généraux, mais on a dû faire des choix déchirants. » 

Si seconde saison il y a, les sujets ne tariront pas. « Il y a tant de gens que j’aimerais rencontrer encore! », s’exclame Pierre-Yves, citant le spationaute — « comme ils disent en France » — Thomas Pesquet et l’astrophysicienne québécoise innue Laurie Rousseau-Nepton, qui travaille dans un éminent observatoire à Hawaï.  

L’adepte de plongée sous-marine rêve de pérégriner du désert chilien d’Atacama, siège du plus grand centre d’astronomie au monde — « on ne voit pas les mêmes étoiles dans l’hémisphère Sud », fait-il observer —, au Japon, en passant par le centre spatial Lyndon B. Johnson, au Texas, où les astronautes s’entraînent dans des bassins d’eau afin de simuler les conditions spatiales.  

« Ça pourrait se transformer en périple autour du monde. Ça ne coûterait pas trop cher! », lance-t-il à la blague. 

Sans compter que l’actualité foisonne de nouvelles spatiales et scientifiques, se réjouit-il. « Chaque jour, une nouvelle nous tombe dessus, que ce soit les compagnies privées qui se battent pour gonfler leur ego ou de nouvelles photos prises par James Webb », le télescope spatial de la NASA.

Laurence Dauphinais et Maxime Carbonneau ont créé la pièce de théâtre Si jamais vous nous écoutez, qui met en scène la création du Golden Record, disque doré lancé dans l’espace en 1977 sur lequel étaient gravés des sons représentant l’humanité. Photo : Radio-Canada

Quand l’art rencontre la philosophie  

Aux commandes de Bulletin spatial, Pierre-Yves survole aussi des œuvres qui ont nourri sa passion galactique tout au long de sa vie, telles que le roman de 1985 Contact de l’astronome américain Carl Sagan, transposé au cinéma, ou les écrits de Jules Verne — « la fusée, le nombre de gens dans la capsule, c’est presque des prophéties », s’émerveille l’animateur.  

Plus près de nous, au Québec, il devait impérativement rencontrer un artiste pour qui « arts et cosmos sont liés par une quête de la beauté », le scénariste et réalisateur de La face cachée de la Lune (2003), Robert Lepage, qui a adapté au cinéma sa pièce de théâtre éponyme.

Autre exemple, plus récent celui-là, d’œuvre incontournable où « la philosophie rencontre l’art », selon Pierre-Yves : Si jamais vous nous écoutez, pièce de Laurence Dauphinais et Maxime Carbonneau. Jouée l’automne dernier au théâtre Denise-Pelletier, elle mettait en scène la création du Golden Record, disque doré lancé dans l’espace en 1977 sur lequel étaient gravés des sons représentant l’humanité. 

Se tourner les yeux vers la voûte céleste engendre en effet son lot de questionnements éthiques et philosophiques, également explorés dans Bulletin spatial

« Quand tu parles avec des astronautes, ils sont passionnés par l’espace, mais aussi par le miracle de ce qu’on est, souligne Pierre-Yves. Il y a de ça dans mon amour de l’espace : ça nous ramène à la beauté et à l’unicité de ce que sont les êtres humains. » 

« T’sais, quand on se dit qu’on est un peu déconnecté de ce qui nous entoure…, poursuit-il, songeur. On connaît plein de choses par cœur comme les statistiques d’Alexander Ovechkin, mais on n’est pas capable de nommer toutes les planètes de notre système solaire. Il y a quelque chose d’important là-dedans qui nous ramène à quelque chose d’essentiel. » 

En donnant à contempler la magnifique sphère bleue et blanche qu’est la Terre, l’exploration spatiale a frappé l’imaginaire collectif, « ce qui a permis à des mouvements écologistes de naître et de se dire : “Prenons donc plus soin d’elle” », conclut avec émotion le pilote de Bulletin spatial

L’émission est diffusée le lundi à 21 h sur les ondes d’ICI Explora à compter de ce soir. 

La série documentaire Bulletin spatial est animée par Pierre-Yves Lord. Photo : Radio-Canada

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