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Souldia, un rappeur hors normes

Souldia Photo: Denis Germain/Métro

Le prolifique rappeur Souldia sort vendredi son 11e album solo en carrière. Un opus intitulé Non conventionnel, « pour rappeler aux gens et à moi-même que je ne suis pas le genre d’artiste qui s’en va vers la tendance, que j’aime faire les choses comme les autres ne les font pas », dit-il en entrevue avec Métro.  

Au Québec, Souldia estime faire « un rap à part » qu’il mélange sur cet album avec d’autres styles de musique, comme le rock ou même le punk rock. À cet égard, la dernière pièce de l’album, Jamais de la vie, ressemble beaucoup plus à une chanson de Blink-182 qu’à un classique morceau de hip-hop.  

Et Souldia ne crée pas juste différemment, il crée beaucoup. 

Un horaire chargé 

Le rappeur originaire de la ville de Québec aime travailler sous pression. Quand il n’a pas d’échéancier à respecter, pas de défi à relever, il « trouve ça plate ».  

« Je passe deux ou trois mois sans écrire, je m’imbibe de ma vie de tous les jours, de celles des gens autour de moi, explique-t-il en résumant à Métro son processus de création. Quand ça fait assez longtemps, je reviens en studio et j’ai de la facilité à faire des chansons. Je vais louer un chalet, amener toute mon équipe et on va créer de façon intensive rapidement. » 

C’est la méthode que le rappeur a trouvée pour livrer beaucoup de matériel tout en se gardant du temps pour s’occuper de sa famille, tourner ses vidéoclips et donner ses nombreux concerts.  

Parce que la vie d’artiste, pour Souldia, ça peut être épuisant. Après avoir offert 52 spectacles au cours des derniers mois, il prend maintenant un mois de pause pour la sortie de son album puis repart faire une grande tournée tout l’été.  

« Il m’arrive de faire quatre shows par semaine et dormir trois heures par nuit. Mais je fais attention; quand je sens que je suis trop brûlé, sur le bord de péter au frette, je me mets des pauses et finalement je m’en sors bien. » 

Souldia. Photo: Denis Germain/Métro

Un art en évolution 

Même s’il en est à son 11e album, Souldia réussit à ne pas trop se répéter. Pour ce faire, il s’est créé une banque qui répertorie les mots qu’il a utilisés à profusion dans ses précédents opus. Ceux-ci deviennent des mots interdits, stratégie qu’a mise en place Souldia dans le but de diversifier son vocabulaire.

L’exercice est moins évident quand on parle des thématiques qu’il aborde, mais l’artiste fait un effort.  

« Je suis conscient que je parle souvent de la rue, de la criminalité, mais c’est qu’à part la musique, c’est ça que je connais. Par contre, je vais en parler de façon différente », raconte le rappeur au passé tumultueux, sorti de prison il y a 10 ans.  

Mais être devenu père de famille a aussi modifié sa façon d’écrire. « Sans alléger mon contenu, je suis conscient que je dois répondre à mes enfants s’ils me posent des questions sur telles ou telles paroles », dit celui qui croit par ailleurs avoir gagné en maturité. 

Finis, donc, les textes gras envers les femmes. Souldia avertit même les rappeurs invités sur son album que sa jeune fille va les écouter.  

Donner au suivant 

Depuis quelque temps, la route de Souldia est pavée de succès. Juste dans la dernière année, il a, notamment, offert un gros spectacle sur la scène principale des Francos, charmé le grand public lors d’une entrevue remarquée à Tout le monde en parle et remporté le Félix de l’album rap de l’année au dernier Gala de l’ADISQ.  

Malgré tout, il garde les pieds sur terre.   

« Ce matin, je suis allé prendre un café avec l’organisme Dans la rue. J’étais dans la même situation qu’eux quand j’étais jeune, à utiliser les mêmes services communautaires. Je dormais dans des cages d’escalier, alors maintenant, quand je dors dans les hôtels les plus luxueux du monde, je pense encore à ça », raconte-t-il. 

Aujourd’hui, le rappeur veut donner au suivant. C’est entre autres pour cette raison qu’il agit comme mentor auprès du jeune rappeur Jay Jay. « Il faut entraîner les prochains soldats, leur partager notre savoir pour avoir un petit grain de nous dans les générations futures », estime Souldia.  

Ses plus grands conseils? Avoir une bonne discipline et un bon entourage. « Ça a été long avant qu’on accepte les rappeurs sur le devant de la scène. Montrons-leur qu’on a des équipes sérieuses, comme tous les grands artistes de ce monde ». 

Souldia s’apprête à attaquer la saison des festivals cet été. Le tout commence avec son lancement d’album le 16 juin au MTelus dans le cadre des Francos. 

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