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Histoire de succès – Ergonofis, des bureaux québécois à la hauteur!

La co-fondatrice d'Ergonofis, Kimberley Pontbriand.
La cofondatrice d'Ergonofis, Kimberley Pontbriand. Photo: Gracieuseté

Il était une fois deux mannequins qui tombèrent amoureux et créèrent un petit empire nord-américain du bureau (ajustable). Non, ce n’est pas un conte de fées imaginaire, mais le récit de l’entreprise québécoise Ergonofis. Entretien avec la cofondatrice Kimberley Pontbriand qui a, tout comme ses produits, su s’ajuster admirablement au télétravail.

La co-fondatrice d'Ergonofis, Kimberley Pontbriand.

Kimberley Pontbriand

Cofondatrice d’Ergonofis

  • Spécialité: bureaux ajustables
  • Année de fondation: 2015
  • Nombre d’employés: 22
  • Nombre de produits vendus depuis la fondation:
    10 000 bureaux et chaises vendues
  • Croissance annuelle: 120% depuis cinq ans
  • Croissance pendant la pandémie: le chiffre d’affaires a doublé

Ergonofis est né d’un désir personnel de varier les positions au bureau. Aviez-vous eu des inconforts particuliers, une expérience négative en position assise ou debout?


«L’idée est venue de Sam [son partenaire en affaires et de vie], qui préférait ne pas passer ses journées assis à cause de toutes les études qui disent que ça affecte négativement la santé. C’est un health freak [un passionné de santé] en général. L’être humain n’est pas fait pour être fixe. Et Sam, c’est un intense, même dans l’entraînement. (Rires.) Il a réalisé le record Guinness du plus de burpees en 12 heures. Il a mal partout!

Il a donc décidé de mettre des pneus sous son bureau fixe pour en faire un bureau debout, et passait ses journées debout. Ce n’était pas mieux. Réalisant qu’il n’y avait aucun bureau qui permettait de s’ajuster entre le travail assis et debout au Canada ou aucun qu’il pouvait trouver, nous avons décidé de démarrer Ergonofis. Moi au marketing, à l’image de marque, à l’expérience client. Lui aux opérations [et à la gestion globale à titre de CEO]. C’est un bulldozer

Bureau Ergonofis

Aviez-vous peur au début de démarrer une entreprise qui n’offre que des bureaux?


«Pas du tout. En fait, c’est un modèle d’affaires très courant aux États-Unis: lancer un seul produit et devenir le leader de ce produit en particulier. Pensons à Allbirds par exemple, qui a lancé un seul soulier et qui, petit à petit, a élargi sa gamme. Ou Casper, le géant du matelas qui fut le tout premier à lancer une entreprise de ce genre. Ils ne vendaient qu’un seul matelas en ligne!

Nous voulions avoir LE meilleur bureau ajustable sur le marché, et nous avons depuis élargi notre gamme de produits afin d’offrir un espace de travail ergonomique complet.»

Une offre diversifiée

En plus des bureaux ajustables, Ergonofis produit des chaises ergonomiques, des systèmes de rangement, des systèmes de gestion de câbles, des barres d’alimentation, des supports pour moniteurs ainsi que des tapis de souris et de chaise.

La pandémie est arrivée. Tout le monde (ou presque) est tombé en télétravail. Malgré toutes les conséquences qu’on connaît, est-ce que ça a été une bénédiction pour l’entreprise?  

«Oui et non.

Oui, parce que nos ventes ont rapidement doublé. C’est ce qui nous a permis d’engager une belle équipe et de nous faire connaître encore plus. Nous vendions déjà en ligne partout en Amérique du Nord. Ça n’a qu’accentué le tout et on a pu aider encore plus de gens à être confortables lors de leurs journées de travail.

Non, parce qu’une croissance aussi rapide c’est très challengeant, surtout avec tous les problèmes d’approvisionnement et les augmentations de coût. On a dû revoir tous nos processus, tripler l’équipe, gérer les problèmes d’approvisionnement, car nos fournisseurs locaux ont tous fermé lors du premier confinement. Ce n’était pas de tout repos, mais ç’a été toute une expérience et énormément d’apprentissages pour nous.

Avant la pandémie, 50% de nos ventes étaient en entreprise pour meubler des bureaux comme ceux de Shopify, Netflix ou Desjardins. Puis, la COVID est arrivée. C’était fini. Ils ont fermé, ont annulé l’expansion de leurs espaces de travail. Au moins, les ventes aux particuliers sont venues contrebalancer le tout.»

Qu’est-ce qui est local chez Ergonofis?

– Les surfaces de bureau (en bois massif ou laminé)
– Les emballages
– Les guides
– Les accessoires en bois

Les bases ajustables ont été conçues au Québec, mais sont fabriquées aux États-Unis (et une seule en Chine, celle du bureau Shift). Les barres d’alimentation viennent aussi de nos voisins du Sud.

Vos bureaux et accessoires sont relativement chers. Qu’est-ce qui a convaincu autant de consommateurs d’embarquer, selon vous? 

«La qualité du produit: nous ne faisons aucun compromis sur la qualité. Tout est pensé pour être durable, avec un design raffiné et fait localement. Les consommateurs priorisent aujourd’hui l’achat d’un bon produit une fois au lieu d’acheter un produit bas de gamme qui devra être changé tous les 3 ans.

On a aussi été les premiers à lancer un bureau ajustable au Canada. On se démarque entre autres avec l’image de marque.

Et finalement, l’expérience client. On donnerait corps et âme pour satisfaire nos clients.»

Rabais Ergonofis

L’entreprise offre un rabais de 30% sur leur mobilier «presque parfait», c’est-à-dire légèrement abîmé, égratigné, mais fonctionnel. L’option est si populaire qu’il y a actuellement une liste d’attente pour les articles au rabais.

En quoi votre expérience client est-elle nettement meilleure?

«Parce qu’on vise à répondre à nos clients dans un délai de max quatre heures. Et on s’assure de répondre personnellement à chacun, autant par courriel que dans notre salle d’exposition. Tu veux un luminaire ou une bibliothèque qui fittent avec ton bureau Ergonofis? Je te conseille celui-là ou celle-là de telle compagnie, même si on n’a aucun partenariat d’affaires avec elle.

On a aussi une gang très humaine. On utilise même des émoticônes dans nos courriels, t’sais. (Rires.)»

Vous êtes de jeunes entrepreneurs à succès. Comment avez-vous pu financer ce beau projet au départ?

«Nous avons financé le projet en y injectant toutes nos économies. Nous ne nous sommes pas versés de salaire pendant les deux premières années. On a priorisé l’embauche d’un employé à un salaire. Sinon, chaque profit était réinvesti immédiatement dans l’entreprise. Il ne faut pas penser qu’on va faire des sous avec une startup.

On était mannequins avant. On a continué d’en faire un peu pour subvenir à nos besoins.»

Maintenant, fini le mannequinat? Vous vous consacrez à Ergonofis à temps plein?

«Moi, je fais encore un shoot par mois. C’est juste parce que j’aime la gang. La mode au Québec, c’est un p’tit milieu. On se connaît tous. Sam a arrêté. Il n’aimait pas ça.

On s’est quand même rencontré sur un shoot dans le Sud pour Sports Experts. (Rires.) J’avais un peu d’expérience comme consultante marketing, il m’a convaincu avec son idée, pis j’ai embarqué dans le projet.»

La question qui tue: comment se porte votre dos maintenant que vous utilisez Ergonofis sur une base régulière?

«(Rires.) Merveilleusement bien! Et le dos de milliers de travailleurs aussi. Je vois une grande différence dès que je dois travailler à un bureau traditionnel. Je ne pourrais pas revenir en arrière!»

Ergonofis

Votre meilleur conseil pour se lancer en affaires:
«Ne pas attendre de tout savoir dans toutes les sphères de l’entrepreneuriat pour se lancer. On apprend souvent en cours de route, en faisant des erreurs et en essayant des choses. Si tu as une bonne idée, que cette idée apporte de la valeur aux gens et que tu as les reins solides, lance-toi! Attends-toi, par contre, à ce que ça ne soit pas rose, qu’il y ait beaucoup de moments difficiles et d’embûches. C’est un travail 24/7!»

Un entrepreneur qui vous inspire:
«Ça va sembler cliché, mais mon copain Samuel qui est également le CEO-fondateur d’Ergonofis. Il a lancé sa première entreprise à 21 ans et a vraiment la fibre entrepreneuriale. Il n’a peur de rien. Ça me fascine! Il m’a toujours poussée à me lancer et à croire en moi. Il fait bouger les choses, une vraie personne d’action et ça m’inspire à être fearless

Votre application favorite:
«Monday, mon outil de gestion de tâches favori, je ne pourrais pas m’en passer!»

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