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«Occupation double»: être «rejet» à l’âge adulte 

Jonathan, candidat d'Occupation Double.
Jonathan, candidat d'«Occupation double». Photo: Gracieuseté Noovo

Le rejet, ça ne se passe pas uniquement dans la cour d’école. Or, quelles sont les issues lorsqu’un adulte vit ce type d’injustice au sein d’un groupe, sans ressource immédiate? Si vous êtes dans la même situation que Jonathan d’Occupation double, voici quelques pistes pour vous aider. 

Bien que cette téléréalité de dating se veuille légère et divertissante, elle suscite de nombreuses réactions négatives chez le public lorsqu’il y a des injustices à l’écran. Difficile de s’amuser lorsqu’un candidat, ici Jonathan, est exclu par les boys à répétition, pour aucune raison apparente. 

Jonathan, pompier de 26 ans, a mentionné à la caméra trouver difficilement sa place dans la maison. Les autres célibataires passent beaucoup de temps réunis, alors que lui fait des longueurs dans la piscine, à l’écart. 

«On rejette ce qui nous fait peur ou on rejette ce qui nous renvoie à nos propres difficultés, à nos propres blessures. Ça peut être soit un rejet par protection ou un rejet par peur», explique la travailleuse sociale Catherine Quimper.  

Si vous suivez Occupation double, vous savez que les rares fois où Jonathan traîne avec les candidats, c’est pour intervenir à propos du ramassage – qu’ils ne font pas – ou pour régler leurs différends – «donc on repart ça à zéro, big» – et chaque fois, ça ne change pas réellement la chimie de groupe. Est-ce que leur manière de s’exprimer est la bonne? Comment procéder lorsqu’il y a inconfort, même hors téléréalité? 

«Les étapes recommandées, c’est d’identifier son émotion avec soi-même, la nommer, et après ça, l’exprimer et peut-être demander à l’autre ce qu’il a compris du message qui a été émis. Parce qu’on a bien beau exprimer nos émotions, mais après ça, dans la science de la communication, il y a le message qui est émis, il y a l’interférence entre les deux et il y a ce qui est compris à l’autre bout. Donc peut-être que ce qui a été nommé n’est pas ce qui a été compris», mentionne Catherine Quimper.  

Pour mieux vivre ensemble, les gens doivent apprendre à bien cibler la personne avec laquelle ils ont besoin de communiquer et s’assurer de la réceptivité de l’autre. 

«Quand on a quelque chose à exprimer à quelqu’un, il faut toujours s’assurer que la personne est prête à recevoir ce qu’on a à dire : est-elle réceptive? Est-elle disposée à nous écouter?», souligne Mme Quimper.

Quoi faire de la poussière accumulée? 

Est-ce que vider un porte-poussière sur le lit d’un des jeunes hommes est une manière mature de réagir face à un mécontentement (oui, Jo a fait ça)? Probablement pas. Or, qu’est-ce qui rend la communication, dans un contexte comme Occupation double, si difficile? 

«Occupation double, ce n’est pas un contexte normal, ce n’est pas un contexte social conventionnel, dans le sens qu’habituellement, si on essaie d’intégrer un groupe ou si on essaie d’avoir une relation avec des gens, puis que ça ne fonctionne pas, on va soit se retirer et aller vers d’autres gens, soit laisser du temps passer. Mais dans ce contexte-là, c’est un contexte clos où les gens sont obligés d’avoir des interactions entre eux. Ce ne sont pas des gens qui ont choisi ces gens-là avec qui ils vont cohabiter.» 

De l’espoir pour Jo?  

Après avoir laissé retomber la poussière, qu’est-ce que Jonathan doit faire?  

«Ça va prendre un geste de réparation, ça va prendre des excuses […] pour réparer cette offense [NDLR: la saga du porte-poussière] qui n’était pas adéquate», estime Catherine Quimper.  

Cette marche à suivre s’adresse à quiconque ayant pu dépasser des limites dans une situation du genre, que ce soit par tristesse ou par frustration. 

Mais, est-il trop tard pour la chimie du groupe?  

«C’est sûr que la dynamique peut s’améliorer. Ça va demander probablement de la patience de part et d’autre. Les personnes qui ont été froissées doivent s’en remettre. Après, ça va être via des échanges positifs, des expériences positives que, peu à peu, peut-être les liens peuvent se reformer, se recréer. Oui c’est possible, mais est-ce que ce sera individuellement avec chacun des membres? Probablement que non, mais est-ce que l’harmonie peut revenir? Oui certainement, mais ça va demander du travail et de l’humilité.»  

La travailleuse sociale croit donc en la deuxième chance, et est optimiste que même dans la «vraie vie», repartir sur de bonnes bases après un conflit est quelque chose de possible.  

Et pour les autres Jonathan? 

Si vous êtes un.e adulte qui vivez du rejet, la travailleuse sociale a quelques ressources d’aide à vous proposer. Si le tout est vécu dans un milieu de travail, vous pouvez aller chercher l’aide d’un.e médiateur.trice pour qu’une figure neutre aide à la gestion du conflit.  

Dans votre quotidien, vous pouvez demander de l’aide à des lignes d’écoute, à des organismes communautaires qui aident à briser l’isolement, et à des spécialistes, comme des psychothérapeutes, au privé. 

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