Un «petit boom économique» dans le milieu de la restauration
Un vent de renouveau souffle sur Montréal depuis la réouverture tant attendue des restaurants. Depuis plusieurs mois, les Montréalais n’avaient pu se délecter d’un repas préparé que dans les confins de leur appartement, grâce à la livraison de plats. Mais tout a changé ce 28 mai dernier, quand les restaurants ont pu rouvrir leurs portes et accueillir des clients tout juste déconfinés. Métro a rencontré trois restaurateurs qui ont partagé leur expérience.
Ruée vers les terrasses
Le temps était majoritairement au rendez-vous en cette fin mai et début juin pour savourer à l’extérieur un plat concocté par les divers restaurants de quartier. Même si les règles sanitaires restreignent encore les rassemblements, les terrasses ont attiré une multitude de clients, à foyers limités.
Pour le restaurant et bar Le Roseline, situé sur le boulevard Saint-Laurent, près du Mile-End, les réservations ne cessent de rentrer « On a beaucoup de passants qui veulent profiter de la terrasse et on refuse beaucoup de gens en ce moment », explique Jean-Marc Renaud, le propriétaire. L’établissement a ouvert ses portes en décembre 2019, soit quelques mois avant le premier confinement, en mars 2020. Même si les répercussions économiques des deux fermetures des salles de restaurants, au printemps et à l’hiver ont été particulièrement lourdes, l’établissement n’a cessé de croître « Même si j’étais fermé, j’ai quand même eu l’impression de gagner un an en popularité [maintenant] les réservations entrent beaucoup plus vites »
La course vers les terrasses touche également les institutions établies depuis plus longtemps à Montréal, comme la Brasserie Bernard, à Outremont. Le Saint-Houblon, qui possède plusieurs établissements, dont un à Côte-des-Neiges, a lui aussi ses terrasses pleines de midi jusqu’à la fermeture. Les deux restaurants, ouverts en 2014, croulent sous les réservations et affichent souvent complet, sauf quand il pleut.
Une réouverture progressive
Alors que Montréal quitte la zone rouge, les restaurants ont pu enfin ouvrir leurs salles.
Mais le manque de main d’œuvre ralentis l’ouverture complète, comme l’explique Patricia Trudel, la co-propriétaire de la Brasserie Bernard. «Le noyau principal de nos équipes est là, en cuisine et en salle, mais il nous reste beaucoup de postes à combler pour les plus jeunes, ou des gens qui pratiquent la restauration comme travail à temps partiel». La brasserie prévoit pour cet été, quand son équipe sera au complet, d’ouvrir sept soirs par semaine, puis pour tous les lunchs et brunchs une fois qu’elle en aura les capacités.
Pour le Saint-Houblon, la pandémie et la fermeture des salles n’ont pas empêché l’accomplissement des projets d’expansion de l’entreprise. Alors que l’institution compte déjà, en plus de ces restaurants, une ferme et une microbrasserie, un nouvel établissement ouvrira en juillet aux promenades Saint-Bruno. Comme le constate le co-propriétaire, Alexandre Verville «on a eu le genou à terre pendant treize mois […] mais là, on sent que les gens sont motivés, il y a un petit boom économique dans le milieu de la restauration».