Les demandes d’aide alimentaire explosent à Saint-Laurent
Le nombre de demandes d’aide alimentaire a explosé dans les dernières semaines à Saint-Laurent. Plus d’un millier de familles font appel au soutien d’organismes communautaires pour avoir un peu de pain sur la table.
En moyenne, la Corporation communautaire laurentienne, également connue sous le nom de COCLA, ainsi que le Centre communautaire Bon courage (CCBC) viennent en aide à plus de 1 250 familles chaque semaine depuis le début de la pandémie.
C’est environ 530 demandes de plus qu’en temps normal, en raison des nombreuses mises à pied et des écoles qui sont fermées.
«Depuis trois semaines, ça s’est intensifié chaque jour», souligne le directeur général du CCBC, Mame Moussa Sy.
La livraison a dû être étendue sur six jours plutôt que quatre en raison de cette hausse, indique le directeur général du COCLA, Julio Rivera. Si seuls les aînés pouvaient bénéficier de ce service avant la crise de la COVID-19, maintenant les familles monoparentales le peuvent aussi.
Par ailleurs, l’accès aux épiceries communautaires du COCLA est désormais limité pour diminuer les risques de contamination. Une seule personne par famille peut se présenter sur place.
Organisation
Le CCBC a aussi dû adapter ses opérations. Les paniers étaient jusqu’à tout récemment faits dans les locaux du restaurant communautaire FOGO, qui appartient au COCLA.
Pour avoir un maximum d’espace pour respecter les règles de distanciation, le gouvernement fédéral a permis au CCBC de s’installer dans une grande pièce d’un des anciens bâtiments laurentiens de l’Office national du film (ONF) du chemin de la Côte-de-Liesse.
L’organisme s’est également tourné vers la livraison pour limiter les contacts avec les bénéficiaires. «Ça permet aux gens de respecter le confinement. Ils n’ont pas à sortir. C’est beaucoup plus rassurant», indique M. Sy.
Solidarité
Le COCLA et le CCBC ont établi un partenariat pour répartir les bénévoles disponibles. «Il faut de la solidarité et de la cohésion sociale et organisationnelle», dit M. Rivera.
Plus de main-d’œuvre est nécessaire pour décharger les camions et livrer les paniers, notamment le jeudi, journée où le Centre communautaire distribue ses denrées.
Jusqu’à 40 bénévoles s’y réunissent pour assurer l’emballage et la livraison. Pérouse Mbengue est du nombre.
«C’est bien de donner son temps pour offrir ce service aux gens qui en ont besoin, souligne-t-il. Il y a l’aide financière du gouvernement, mais l’aide alimentaire, ça vient combler un vide.»
Selon le profil sociodémographique de 2016, 16,6% de la population de Saint-Laurent se trouve en situation de faible revenu.
Protection
Tant au CCBC qu’au COCLA, les bénévoles et employés portent des gants. Des masques proviennent également de la Santé publique de Montréal, mais faute d’approvisionnement, certains sont faits maison avec des essuie-tout et des élastiques.