Hochelaga-Maisonneuve: retour sur l’actualité de 2020
Profondément chamboulée par la pandémie de COVID-19 et ses effets, 2020 aura aussi été une année de découvertes, de grands projets et de solidarité. Voici quelques nouvelles ayant marqué l’actualité dans Hochelaga-Maisonneuve.
Janvier
Une navette pour itinérants vandalisée
Cap St-Barnabé et le CARE Montréal, les deux seuls organismes offrant des refuges pour les itinérants dans l’Est de Montréal, ont lancé le 14 janvier un appel à l’aide à la population d’Hochelaga-Maisonneuve après que leur navette ait été vandalisée pour une deuxième fois.
Les organismes communautaires étaient inquiets que le coût des assurances mette en péril le projet. Une enquête policière a été ouverte et les résidents détenant de l’information ou ayant été témoins de l’événement ont été invités à communiquer avec les autorités.
Le corps d’une femme trouvé dans un garage incendié
Le 23 janvier au matin, une femme dans la fin vingtaine est décédée à la suite d’un incendie survenu dans un petit garage résidentiel situé en arrière-cour d’un édifice à logements de l’avenue Bourbonnière, près du coin de la rue Adam.
Le corps a été retrouvé par les pompiers une fois le feu maîtrisé. Des manœuvres de réanimation ont été pratiquées, mais en vain. Comme il s’agissait d’un incendie mortel, l’escouade des incendies criminels du SPVM a ouvert une enquête.
Février
Fermeture de l’aréna du YMCA Hochelaga-Maisonneuve
Craignant qu’un «vacuum» se crée dans l’offre sportive du quartier, une pétition demandant l’étude d’une «rénovation ou d’une reconstruction de l’aréna» du YMCA Hochelaga-Maisonneuve a été lancée au début février.
Elle devait permettre la tenue d’une consultation publique sur la survie de l’aréna du YMCA Hochelaga-Maisonneuve, mais deux mois plus tard, elle n’avait récolté qu’une infime portion des signatures requises. Ne pouvant éviter la fermeture, le lieu est finalement devenu un nouveau refuge pour les itinérants en août.
Mars
Comprendre les craintes identitaires
En marge d’un panel sur les réalités des femmes immigrantes d’Accueil Liaison Pour Arrivants (ALPA), la députée fédérale d’Hochelaga, Soraya Martinez Ferrada, a appelé la population à entreprendre un «dialogue constructif» sur les questions d’intégration.
Elle estimait notamment que les immigrants doivent tenter de comprendre les craintes identitaires de nombreux Québécois, si on souhaite obtenir une véritable «cohésion sociale». @B:«Je suis une fière francophone, une fille de la Loi 101. Et je pense qu’il faut comme immigrant contribuer à valoriser cette identité québécoise, a-t-elle ajouté. En même temps, je crois qu’il faut être ouverts et accueillants.»
Coronavirus: des milliers de couturières mobilisés
Afin de fabriquer ce dont le pays avait besoin pour vaincre la pandémie de coronavirus, la Coop Couturière Pop a sollicité la participation de couturières volontaires.
L’appel à l’action de la coopérative a été tellement viral que le 23 mars, 1731 couturières s’étaient portées volontaires. Une surprise pour la cofondatrice de la Coop Couturière Pop située dans Hochelaga, Camille Goyette-Gingras, qui croyait initialement trouver une trentaine de couturières, tout au plus.
Au départ, la main d’œuvre a surtout fabriqué des vêtements médicaux, mais les masques en tissu se sont ajoutés dans leur carnet de commandes à partir d’avril.
Avril
Lancement d’une cantine mobile
L’Anonyme a lancé le 3 avril une cantine mobile pour nourrir les personnes dans le besoin.
En temps normal, l’organisme travaille dans Mercier-Hochelaga-Maisonneuve afin de prévenir les infections transmises sexuellement (ITS) et promouvoir les relations égalitaires et sécuritaires, mais afin de pallier la crise alimentaire provoquée par la pandémie de coronavirus, elle a modifié son offre de service. Grâce à cette initiative, 250 boîtes repas ont été distribués par jour à Montréal.
En plus d’Hochelaga-Maisonneuve, cette cantine s’arrêtait aux intersections ou métros du Plateau–Mont-Royal, du Centre-sud et de Mercier.
MHM s’attaque aux «évictions abusives»
Afin d’éviter une pénurie d’appartements locatifs abordables, le conseil d’arrondissement de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve avait adopté le 6 avril un avis de motion en vue d’interdire aux propriétaires de procéder à la division et à la subdivision de logements.
Cet «effet de gel immédiat» des demandes de permis visait à contrer les évictions «abusives» de locataires par les spéculateurs immobiliers. Cette initiative avait été saluée par le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), mais dénoncé par la Corporation des propriétaires immobiliers du Québec.
Le règlement a officiellement été modifié le 5 octobre.
Des corridors sanitaires sur les artères commerciales
Pour faciliter l’accès aux commerces et permettre aux piétons de mieux circuler, l’arrondissement de Mercier-Hochelaga-Maisonneuve avait retiré des places de stationnement sur certaines artères.
Les aménagements temporaires ont commencé à être mis en place le 17 avril. Des panneaux orangés, utilisés lors du déneigement, affichaient l’interdiction de stationner, de 7 h à 19 h, dans la zone ciblée.
Cette mesure avait pour but de faciliter la distanciation sociale lorsque les citoyens attendaient en file devant un commerce ou lorsqu’ils circulaient sur le trottoir.
Mai
Un OBNL forcé de mettre la clé sous la porte
Fortement affecté par les mesures de distanciation physique et le manque de financement engendré par la COVID-19, l’organisme à but non lucratif (OBNL) Le P’tit chaos, a été forcé de cesser ses activités au début mai.
Lancée six mois auparavant, l’initiative communautaire offrait, entre autres, des services de garde et de soutien aux parents sur la rue Ontario. Mensuellement, 600 familles fréquentaient le lieu, selon l’une des fondatrices.
Le resto-bar Le Maizonneuve ferme ses portes
En mai, les copropriétaires du resto-bar le Maizonneuve ont décidé de mettre la clé dans la porte afin de ne pas s’endetter davantage.
Ouvert en juin 2018, le Maizonneuve «n’avait pas les reins assez solides financièrement pour continuer» en temps de pandémie. L’établissement accueillait beaucoup de soirées culturelles, autant musicales qu’humoristiques. Des toiles d’artistes locaux étaient également exposées à l’intérieur et disponibles pour la vente.
Juin
Démantèlements des camps de fortune d’itinérants
Le 1er juin, le SPVM commençait à démanteler plusieurs campements de fortune, dont un dans le parc Morgan, dans le quartier Hochelaga.
L’installation de tentes est interdite dans plusieurs parcs de la métropole en vertu d’un règlement municipal. Le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal avait toutefois recommandé, au début du mois de mai, de tolérer certains «sites d’hébergements extérieurs temporaires».
«Pour une partie de la population de personnes en situation d’itinérance, leur mise en place peut être une option sécuritaire et préférable à un refuge, un hôtel ou autre type d’hébergement temporaire», constatait le CIUSSS dans une lettre dont Métro avait obtenu copie.
PL61: le projet d’Assomption Sud inquiète Québec solidaire
L’inclusion du projet de prolongement de l’avenue Souligny et du boulevard de l’Assomption dans la liste des projets «accélérés» par le projet de loi 61 (PL61) inquiétait le député d’Hochelaga-Maisonneuve, Alexandre Leduc.
Ces deux prolongements visent à donner un accès routier au port de Montréal à partir de l’autoroute. Celle du secteur Assomption Sud–Longue-Pointe serait construite dans l’un des derniers milieux humides du quartier.
Déposée le 3 juin, la première mouture du PL61 prévoyait que Québec peut écarter «certaines dispositions de la Loi sur la qualité de l’environnement » afin de réaliser rapidement des chantiers d’infrastructures.
La rue Ontario piétonne pendant l’été
Au départ réfractaire à l’idée, l’arrondissement Mercier–Hochelaga-Maisonneuve décidait vers la fin juin d’aller de l’avant avec la piétonnisation de la rue Ontario.
En mai dernier, une centaine de résidents l’avait demandée en signant une pétition en ligne. La majorité des commerçants concernés et sondés s’étaient exprimés favorablement face à la piétonnisation, selon l’arrondissement. La rue a été piétonne du 2 juillet au 8 septembre entre la rue Darling et le boulevard Pie-IX.
Juillet
La police du masque
À la suite de l’annonce que le couvre-visage serait obligatoire dans tous les lieux fermés de Montréal à compter du 27 juillet, certains commerçants ont exprimé leurs craintes.
Bien que ceux de la rue Ontario étaient plutôt en faveur du port du masque obligatoire, certains voyaient des difficultés d’application du nouveau règlement de la Ville de Montréal. Le copropriétaire de la Librairie Z, Jean-Dominic Leduc, a affirmé qu’il était déjà difficile de faire respecter des consignes de base chez les clients et que «ceux qui refusent de porter le masque au nom de je ne sais quelle liberté sont généralement assez agressifs.»
Une vitre fracassée pour un masque
Le 30 juillet, un client de l’Atomic Café a brisé la porte vitrée du commerce d’un coup de poing après s’être fait demander de porter un masque.
Le propriétaire a mentionné que l’individu semblait déjà énervé en arrivant et qu’il n’avait pas supporté de se faire imposer le port du masque.
Août
Campement de la rue Notre-Dame Est
Le 19 août, la mairesse de Montréal, Valérie Plante, a formulé le souhait de voir le campement de fortune de la rue Notre-Dame Est «disparaître» en misant sur l’ouverture de nouveaux refuges temporaires pour personnes en situation d’itinérance.
«Le nombre de refuges est suffisant à Montréal et d’autres installations sont en voie de se transformer», a-t-elle déclaré lors d’une allocution en séance du comité exécutif. Son cabinet a toutefois indiqué que la Ville n’entendait pas envoyer des policiers pour démanteler de force ce campement.
Le projet brassicole de l’Espace Public
Le nombre de signatures requises au registre demandant de freiner un projet d’affaires lancé par l’Espace Public, une microbrasserie située dans Hochelaga-Maisonneuve et dont l’un des copropriétaires est le maire Pierre Lessard-Blais, n’a pas été atteint.
L’Espace Public prévoit aménager une terrasse de type «salon de dégustation» d’une capacité maximale de 60 personnes à l’arrière de son usine brassicole située sur la rue Letourneux, entre les rues Rouen et Hochelaga. L’entreprise veut y ajouter un comptoir de vente de bières, un débit d’alcool et un service de restauration.
Septembre
Début du chantier à la bibliothèque Maisonneuve
Débutant à la mi-septembre, les travaux d’agrandissement de la bibliothèque Maisonneuve étaient critiqués par un groupe de citoyens estimant que ces rénovations dénaturent le bâtiment historique.
Un agrandissement de 2460 mètres carrés est prévu. Celui-ci a notamment pour objectif de permettre l’accès à une collection élargie d’environ 15 000 documents (pour 85 000 documents au total), ainsi que l’aménagement d’espaces sociaux.
Embouteillage aux urgences de Maisonneuve-Rosemont
Le 15 septembre, les urgences de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont affichaient un taux d’occupation de 146%, l’un des plus élevés à Montréal.
S’il jugeait ce chiffre «très préoccupant», le Dr François Marquis, chef de service des soins intensifs à Maisonneuve-Rosemont, rappelait toutefois que le taux d’occupation des civières ne doit pas être ramené à un problème situé exclusivement aux urgences. Selon lui, les gens s’accumulaient aux urgences faute de pouvoir quitter l’hôpital.
4 km en moins de stationnements
Fin septembre, on apprenait qu’un total de quatre kilomètres des 308 kilomètres de voies publiques de l’arrondissement Mercier–Hochelaga-Maisonneuve ont fait l’objet de projets réduisant le nombre de cases de stationnement disponibles sur rue en 2020.
Il avait été impossible pour l’administration de dire exactement combien de places de stationnement ont été supprimées, puisque «les véhicules n’occupent pas tous le même espace lorsqu’ils sont stationnés», avait précisé la chargée de communication, Jeanne Fournier.
Octobre
Canoë veut construire 1 000 logements dans Hochelaga
Les résidents d’Hochelaga ont pu découvrir en octobre le projet Canoë, partagé sur Internet par le constructeur Rachel Julien. Un certain nombre d’entre eux a même été invité à un atelier de cocréation pour y apporter leurs suggestions.
La construction du parc résidentiel de 1000 logements nécessiterait la démolition du ProGym.
Un centre de dépistage au volant dans l’Est de Montréal
Un nouveau centre de dépistage de la COVID-19, sans rendez-vous et accessible uniquement au volant, a été mis en place dans l’Est de Montréal le 19 octobre.
Les personnes souhaitant passer un test doivent se garer au stationnement du Centre Pierre-Charbonneau où elles reçoivent des consignes pour les différentes étapes du dépistage au volant.
Ce nouveau service vise à faciliter le dépistage d’un maximum de personnes véhiculées, notamment en prévision de l’hiver où le stationnement de leur véhicule pour se rendre dans les autres cliniques risque d’en décourager plus d’un.
Novembre
Ouverture attendue de l’épicerie Valmont
Le 12 novembre, une vingtaine de personnes attendaient en ligne l’ouverture de l’épicerie Valmont, un nouveau commerce alimentaire dans le quartier, sur la rue Ontario.
Ce nouveau magasin de 550 mètres carrés a embauché une cinquantaine d’employés, commis et préparateurs. Son propriétaire, Yves Landry, était confiant que le commerce répondra à une demande croissante dans le quartier.
Une bande dessinée sur des femmes vietnamiennes
Le 18 novembre paraissait la bande dessinée Khiêm Terres maternelles créée par deux auteurs d’Hochelaga-Maisonneuve.
Le récit raconte l’épopée de trois générations de femmes d’origine vietnamienne. En plus de sa mère et de sa grand-mère, l’autrice Yasmine Phan-Morissette y relate sa propre histoire, le tout mis en images par son frère Djibril, un illustrateur ayant travaillé en Europe et aux États-Unis.
Soraya Martinez Ferrada nommé au comité des langues officielles
La député d’Hochelaga-Maisonneuve, Soraya Martinez Ferrada, a été nommé au comité des langues officielles à la suite du départ controversé le 20 novembre de sa collègue libérale Emmanuella Lambropoulos.
Tant que le gouvernement Legault n’aura pas déposé sa réforme, il sera prématuré de parler d’une éventuelle application de loi 101 aux entreprises de compétence fédérale œuvrant au Québec. C’est ce qu’affirmait la députée, reconnaissant du même souffle la fragilité du français au pays.
Décembre
Fermeture et réouverture du Jardin botanique
Craignant des rassemblements, le ministère de la Santé et des Services sociaux maintenait le 4 décembre la fermeture des jardins extérieurs du Jardin botanique de Montréal, malgré le souhait exprimé par plusieurs citoyens et élus de Montréal.
La Santé publique avait expliqué cette décision, «car les risques de rassemblements devant les attractions et les toilettes et autres sont trop élevés». Le 15 décembre, le premier ministre Legault annonçait que les regroupements extérieurs seraient autorisés, à compter du 17 décembre, dans une limite de huit personnes et uniquement dans les lieux publics. Il avait précisé que le Jardin botanique de Montréal sera ainsi rouvert. Le hockey, le ski et les sports extérieurs pourront être pratiqués en respectant la limite de huit personnes, en excluant l’entraîneur.
Démantèlement du camp de la rue Notre-Dame
Après des mois de tergiversations, la Ville de Montréal a démantelé le campement de fortune de la rue Notre-Dame Est le 7 décembre.
L’intervention s’est déroulée calmement, mais a suscité un certain mécontentement du côté des organismes communautaires œuvrant auprès des personnes en situation d’itinérance. Cette décision a été prise par le Service des incendies de Montréal à la suite d’un incendie deux jours auparavant.
Huit stations du REM dans MHM
Le 15 décembre, le gouvernement du Québec a fait l’annonce du prolongement du Réseau express métropolitain (REM) dans l’Est et le Nord-Est de la métropole.
L’investissement majeur de 10 G$ permettra l’ajout de 23 stations réparties sur deux branches. Une voie aérienne, comptant huit stations dans MHM, partira du centre-ville et permettra de se rendre à Pointe-aux-Trembles en une demi-heure. La voie souterraine vers le nord, elle, permettra de se déplacer de la gare Centrale jusqu’au Cégep Marie-Victorin en 25 minutes. La construction de ce projet de transport structurant commencerait en 2022 et s’achèverait en 2029. Le projet du REM de l’Est sera soumis à l’étude du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) dès 2021.